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Par LauraDelfin le 4 Septembre 2010 à 06:27Allons donc pauvres fousVous qui voyez fleurir au bout de vos éperonsUne haine violente pour l'être fait de grâce qui se dresse devant vousAveuglés par le sang ou l'argentEtes vous devenus aveugles à cette grâce immenseN'avez vous plus de cœur pour faire taire vos lances?Vous tuez d'un sourireVous emprisonnez d'un rireLes derniers rois vaillants d'un monde en perditionQuelques poignées d'écusQuelques mets délicieuxEt l'aveu consternant que cela justifie l'assassinat perfide dont vous êtes les auteursQue ferez-vous alorsLorsque s'élevant en vengeurLe dauphin rappellera ses instincts de chasseur?Vous le nommerez cruelVous le couronnerez tueurEffaçant la trace vive de son sang sur vos mains.La nature a ses loisFaites en fi, mes chers, je vous en prieMais le jour viendra où de ses droits, elle résonnera...Ne pleurez pas alorsMais vibrez du souvenirQue vous êtes les auteurs de ce propre malheur!
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Par LauraDelfin le 8 Février 2012 à 09:01Il suffit d'un instant, de ce regard bleutépour balayer d'un trait cette immense océaneque l'on croyait chahut de blancheur et d'azurElle offre soudainement ses profondes abîmesdans une voix brisée, perlant sur les rochersqui prolonge l'écho des paroles marinesl'homme n'entends plus la lame,mais la rumeur sauvage de richesses intimesvenant s'échouer là, indomptable beautéSon esprit roule et plonge au sein de cette imageles ténèbres s'allongent et la lumière se faitau yeux du voyageur qui rencontra la merIl oublie le soleil, sa clarté et son cielcet astre devient roi des profondes abyssessculpteur insaisissable de décors chimériquesLe temps n'a plus sur lui sa terrible influenceil revit son absence et sa longue décentelorsqu'il était là-bas au creux des océansSon regard est le seul, vestige des souvenirscar la mer prends toutde la parole au corpsElle sait devenir reine de l'homme pitoyableen lui offrant de voir au son de son silencetoutes ses humbles grandeurs qu'elle protège en son antreLa mer n'est plus pour lui cet implacable ennemiallant de déferlantes de vagues et de tempêtesinsatiable guerrière et toujours meurtrièreElle devient seule puissance a se voir condamnerde plonger la tourmente et les maux de l'homme gravedans la quiétude sereine d'une volupté doucePerdu à tout jamais dans le reflux des vaguesil y voit le souvenir de l'être majestueuxqui balaya son corps et happa son espritIl vogue maintenant dans ce monde sans souffleil entends et comprends ce chant qui est le sienbrulé par le désir de rejoindre les fondsSon corps peu être à terreson esprit est aux mersil le sait, il le sent, il y retournera
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Par LauraDelfin le 11 Février 2012 à 18:00Dans mon jeune âge alors, bercée par l'idéal d'un homme foncièrement bon, j'ai questionné l'un deux sur les dauphins des zoo: « Mais dites moi, monsieur, sont-ils vraiment heureux? ». D'une voix claironnante du savoir mensonger, il me dit sans trembler: « Mais bien sur mon enfant, n'a tu pas remarqué qu'il nous sourit gaiement?! ». Mes yeux se détournant, allant chercher d'eux-même la preuve par l'image, ont perçut en effet cet aveu de bonheur. Mais une question encore: « N'est-ce pas là une affaire de silhouette ou de morphologie? ». Pas une once de silence avant cette réponse de l'homme coutumier aux fables hypocrites: « Mais allons mon enfant, la chose est impossible! C'est sa félicité qui lui donne cet air, et non pas la nature! Cesses donc de t'interroger, et rends lui ce doux rire qu'il t'adresse en cette heure! » Cette enfant que j'étais abandonna ses doutes, se plongeant sans détour dans une foi ancrée, faite de naïveté.Durant de longues années, j'ai vu le dauphin bleu, ce virevoltant captif, comme l'être le plus heureux de toute la création. A dire vrai, c'est qu'on m'a bien aidé! Ne dit-on pas partout que son sourire fait foi? Qu'il est la preuve souveraine qu'il ne peut se morfondre? Peut-on rire en pleurant, certainement pas mes chers! Et pourtant...Un matin parmi d'autres, l'envie me pris, soudaine, de partir en balade. Après quelques foulées, une plage isolée et toute ensoleillée, m'offrit son sable fin et sa mer déchaînée. M'approchant du rivage, une masse échouée attira mon regard. C'était un grand dauphin qui portait en son flanc une tâche rougeoyante, s'écoulant sur la grève qui s'en était gorgée. Plus d'espoir permis, cet être magnifique venait de trouver là une mort bien sordide. Dans ma tristesse intense de voire ce pauvre corps, privé de toute vie par un pêcheur sans cœur, une chose me glaça, me transperça alors...il souriait encore...
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Par LauraDelfin le 11 Février 2012 à 18:42Au soleil levant, les hommes partent en mer,dans leurs barques légères, le harpon étincèle,à leurs doigts frénétiques, les filets s'entremêlent,à leurs bouches vibrantes, tout le goût de la guerre.Dans un bassin rongé par la rouille et l'ennui,un tursiops entre en scène dans la clameur des cris,il saute de ci de là sans passion ni envie,abrutis du vacarme et de l'incessant bruit.C'est le grand dauphin bleu qu'ils recherchent en ce jours,le tuer ou l'attraper, peu importe ou tant pis,il en faut des centaines, des milliers si possible,pour nager sans complexe dans un or rougit.Dans un ultime regard à son public infâme,le virevoltant captif entame son dernier souffle,il meurt dans un sourire, lacéré de douleur,éventré par l'ardeur de ces rires meurtriers.La mer saigne, s'écartèle devant l'horreur humainemais les chasseurs, réjouis de ces milles cadavres,entonnent le chant macabre de leur sordide besogne,en scalpant, bafouant, les dauphins arrachés.Un seul est préservéil est l'ultime trésorque l'on enverra creverdans un delphinarium.
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