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Dans mon jeune âge alors, bercée par l'idéal d'un homme foncièrement bon, j'ai questionné l'un deux sur les dauphins des zoo: « Mais dites moi, monsieur, sont-ils vraiment heureux? ». D'une voix claironnante du savoir mensonger, il me dit sans trembler: « Mais bien sur mon enfant, n'a tu pas remarqué qu'il nous sourit gaiement?! ». Mes yeux se détournant, allant chercher d'eux-même la preuve par l'image, ont perçut en effet cet aveu de bonheur. Mais une question encore: « N'est-ce pas là une affaire de silhouette ou de morphologie? ». Pas une once de silence avant cette réponse de l'homme coutumier aux fables hypocrites: « Mais allons mon enfant, la chose est impossible! C'est sa félicité qui lui donne cet air, et non pas la nature! Cesses donc de t'interroger, et rends lui ce doux rire qu'il t'adresse en cette heure! » Cette enfant que j'étais abandonna ses doutes, se plongeant sans détour dans une foi ancrée, faite de naïveté.Durant de longues années, j'ai vu le dauphin bleu, ce virevoltant captif, comme l'être le plus heureux de toute la création. A dire vrai, c'est qu'on m'a bien aidé! Ne dit-on pas partout que son sourire fait foi? Qu'il est la preuve souveraine qu'il ne peut se morfondre? Peut-on rire en pleurant, certainement pas mes chers! Et pourtant...Un matin parmi d'autres, l'envie me pris, soudaine, de partir en balade. Après quelques foulées, une plage isolée et toute ensoleillée, m'offrit son sable fin et sa mer déchaînée. M'approchant du rivage, une masse échouée attira mon regard. C'était un grand dauphin qui portait en son flanc une tâche rougeoyante, s'écoulant sur la grève qui s'en était gorgée. Plus d'espoir permis, cet être magnifique venait de trouver là une mort bien sordide. Dans ma tristesse intense de voire ce pauvre corps, privé de toute vie par un pêcheur sans cœur, une chose me glaça, me transperça alors...il souriait encore...
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Depuis plusieurs décennies, une certaine image du dauphin est née, laissant paraître un animal aux allures quasi parfaites, mêlant douceur, gentillesse, intelligence et beauté, tout ceci au service d'une osmose incroyable avec l'être humain. Oui mais voilà, ce point de vue, motivé par l'émergence des delphinariums, est celui de l'homme et passe totalement sous silence la réelle nature du dauphin, son instinct sauvage. En vérité, ce mammifère cache en lui de sombres aspects, révélant un caractère bien éloigné de cette image édulcorée.Le tursiops, autrement appelé le grand dauphin, peuple les delphinariums du monde entier, amusant les enfants et divertissant les adultes, de son large sourire et de ses aériennes acrobaties. Hors, le tursiop est également, à l'état sauvage, le plus agressif de la trentaine d'espèces de dauphin référencée. En effet, il compte parmi les rares animaux de la planète à être capable de tuer pour tuer. Doté d'une grande agressivité, il s'attaque à diverses espèces, ou tout simplement à ses propres congénères. Les dauphins sont d'ailleurs recouverts d'entailles provoquées par les dents acérées des grands mâles du clan, généralement désignés comme auteurs de ces tueries. Un claquement de bec, signifiant la volonté d'en découdre, entame les hostilités, celles-ci s'organisant en un violent ballet, où les dauphins, allant de morsures en coup de rostre, empêchent bien souvent leur victime de remonter à la surface, la privant ainsi d'air. Animaux ayant un sens aiguë de l'organisation, il n'est pas rare de voir plusieurs tursiops s'attaquer à une même animal, réduisant ses chances de fuites et de survie. A vrai dire, la seule véritable chose qui est en mesure de permettre au malheureux d'échapper à l'attaque de ses bourreaux, est l'aide de ses congénères. En venant à son aide en nombre, ils dissuaderont les tursiops d'assouvir leur instinct meurtrier.En Bretagne, le tursiops attaque sans raison alimentaire le goéland ou le fou de Bassan, et le noie après l'avoir épuisé. Aux îles Galapagos, des dauphins tourmentent les otaries à fourrure et les lions de mer, ainsi que les iguanes marins.En 1996, Ben Wilson et son équipe ont trouvé, sur une plage du Moray Firth, en Ecosse, un cadavre de marsouin des ports, ou marsouin commun. L'animal portait des plaies profondes, parallèles, qui couraient sur les deux flancs et avaient causé une hémorragie fatale. Les lésions s'accompagnaient de traumatismes internes: côtes cassées, poumons perforés...Après avoir soupçonné divers prédateurs, les scientifiques ont dû admettre que les balafres avaient été infligées par un turiops; la distance entre les stries sanglantes était exactement celle qui sépare les dents du grand dauphin.Le dauphin apparaît ainsi sous des traits bien éloignés de ceux ancrés dans la conscience collective, rappelant aux hommes son naturel sauvage et parfois cruel.
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Il suffit d'un instant, de ce regard bleutépour balayer d'un trait cette immense océaneque l'on croyait chahut de blancheur et d'azurElle offre soudainement ses profondes abîmesdans une voix brisée, perlant sur les rochersqui prolonge l'écho des paroles marinesl'homme n'entends plus la lame,mais la rumeur sauvage de richesses intimesvenant s'échouer là, indomptable beautéSon esprit roule et plonge au sein de cette imageles ténèbres s'allongent et la lumière se faitau yeux du voyageur qui rencontra la merIl oublie le soleil, sa clarté et son cielcet astre devient roi des profondes abyssessculpteur insaisissable de décors chimériquesLe temps n'a plus sur lui sa terrible influenceil revit son absence et sa longue décentelorsqu'il était là-bas au creux des océansSon regard est le seul, vestige des souvenirscar la mer prends toutde la parole au corpsElle sait devenir reine de l'homme pitoyableen lui offrant de voir au son de son silencetoutes ses humbles grandeurs qu'elle protège en son antreLa mer n'est plus pour lui cet implacable ennemiallant de déferlantes de vagues et de tempêtesinsatiable guerrière et toujours meurtrièreElle devient seule puissance a se voir condamnerde plonger la tourmente et les maux de l'homme gravedans la quiétude sereine d'une volupté doucePerdu à tout jamais dans le reflux des vaguesil y voit le souvenir de l'être majestueuxqui balaya son corps et happa son espritIl vogue maintenant dans ce monde sans souffleil entends et comprends ce chant qui est le sienbrulé par le désir de rejoindre les fondsSon corps peu être à terreson esprit est aux mersil le sait, il le sent, il y retournera
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Ils ont la légèreté et la grâce de danseurs professionnels... Les dauphins, évoquent pour la plupart d'entre nous le dauphin commun, toujours prêt à nous distraire et à enchanter nos enfants. Mais nous avons tendance à oublier que les marinas ne sont pas leur environnement naturel. C'est dans l'océan, leur véritable milieu, que se révèle leur incroyable nature. Intelligents, patients, efficaces, les dauphins sont des prédateurs implacables.
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Les dauphins enchantent les missions de la Calypso. Ils font du surf devant l'étrave du navire. Superbes mammifères... Ils sont beaux. Doux, rapides, malins, rieurs, ils fascinent les humains. L'histoire de leur amitié avec notre espèce remonte à l'antiquité, lorsque l'un d'eux sauve de la mort le poête Arion qui l'avait charmé avec sa lyre. Le commandant Cousteau et ses hommes étudient la vie et les moeurs de ces cétacés. Ils observent le dauphin nez en bouteille en Floride, le dauphin commun à Gibraltar... Ils enregistrent leurs émissions sonores, leurs chants, leurs rapides clics d'écholocation. Ils analysent les étonnantes capacités de ce système qui leur permet de voir avec leur oreilles. Ils plongent avec eux. Ils essaient de reconstituer le drame d'une dauphine relachée par les militaires pour indiscipline. Ils cherchent à déterminer le degré d'intelligence de ces mammifères à gros cerveau, et la complexité de leur langage.
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