• Quand la mort devient un spectacle...

     

     
          Je n'étais alors qu'une enfant, très loin encore de toutes ces considérations que l'on nomme financières. Un rêve, persistant et torturant, celui de toucher l'être merveilleux que j'admirais déjà en ces temps, le dauphin. Le hasard de mes voyages me mena à Antibes et son ô combien célèbre delphinarium. Je ne pouvais éviter de me rendre en ce lieu qui tenait en son sein l'essence même de mon rêve. Enfin, après une attente interminable alors, j'y étais. J'étais dans le bassin, dans la même eau, dans le même monde que les dauphins peuplent de leur beauté. Ma main, timidement, s'approcha et caressa ce corps lisse et doux. La chose était incroyable et me semblait merveilleuse à l'époque. Mais je ne savais pas, je ne connaissais pas l'horreur que je touchais du doigt et que j'alimentais, malgré moi...
     
          Les parcs d'attractions, sous couvert d'une véritable passion pour tous les animaux qu'ils recèlent, participent activement à la mort de ces êtres. Ils se rient à vrai dire du bien être des dauphins et se vouent sans complexe à ce trafic illégal de par lequel ils obtiennent ces êtres merveilleux. Les dauphins sont des animaux protégés, des conventions le stipulent d'ailleurs. Et alors? Ne rapportent-ils pas une fortune? Aveuglés par le profit, les parcs d'attractions ne se soucient pas de la protection de l'ecpèce. Ils ne font que les condamner à tous moments.
     
          Il faut savoir tout d'abord qu'un nombre important de dauphins meurent durant le trajet. Considérons en amont que de multiples dauphins sont morts durant la capture qui a permis d'en selectionner quelques uns. Ainsi, le transport décime ces êtres. N'ayant pas de cage thoracique, leur propre poids écrase leurs poumons. De même, leur déshydratation est très rapide et les moyens mis en oeuvre sont parfois limités.
     
          Certains dauphins parviennent tout de même à survivre au transport pourtant, et dans tous les cas, très éprouvant. Mais le calvaire est alors loin d'être fini pour eux et le pire reste en réalité à venir.
     
          Habitués à la vie sauvage, à cet espace immense qui s'ouvre à eux, les dauphins se retrouvent plongés dans de minuscules bassins, souvent en très mauvais état. Beaucoup en viennent à développer des maladies dues aux moisissures, à la rouille et à la peinture écaillée. De même, la taille beaucoup trop faible des bassins, provoque chez eux de lourdes pathologies liées à l'enfermement.
     
          Si l'on prend l'exemple du Marineland d'antibes, vingt visiteurs par heures touchent les dauphins. Cela à de lourdes conséquences sur ces animaux très sensibles. Ils sont ainsi infestés de microbes apportés par les visiteurs et sont en proie à d'importantes pathologies liées au stress. Rien ne va en s'arrangeant au regard des six spectacles exécutés par jour et des séances de dressage. Totalement perturbés par ce rythme effréné, les dauphins perdent la solidarité dont ils font preuve en milieu naturel, et en viennent à se battre pour quelques poissons morts, seule récompense à leurs efforts. De même, leur agressivité devient flagrante lorsque cette récompense leur est interdite. Leur comportement est ainsi totalement altéré par ce mode de vie et ne correspond plus du tout à leur véritable nature.
     
          Les dauphins n'ont pas le choix, ils doivent exécuter l'ensemble des shows. Pour ce faire, ils sont tout bonnement gavés d'antidépresseurs, de vitamines et de dopants dont les poissons, nourritures des dauphins, sont saturés. Cela ne fait en réalité, que masquer les ulcaires développés par les dauphins, leur caractère dépressif lié à l'enfermement et leurs maladies et de plus, cela dégénère toujours un peu plus leur santé déjà fébrile.
     
          Un dauphin en milieu naturel détient une espérance de vie d'environ 30 ans. Dans les parcs, celle-ci est réduite à vingt ans, sachant que la moitié de ces êtres meurent dans les deux premières années suivant leur capture.
     
          Voilà l'horreur que l'on inflige à ces êtres vivants pour notre divertissement. La mort et la maladie sont-elles des concepts si divertissants que cela? Apparemment, le commerce de la torture va bon train et la chose est à déplorer! "Venez voir souffrir et mourir les dauphins sous vos yeux", voila ce que devrait-être le vrai slogan de ces parcs!
     
    Une simple question maintenant: Irez-vous encore vous bousculer à l'entrée des delphinariums?

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