• La part sombre du grand dauphin

     

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          Depuis plusieurs décennies, une certaine image du dauphin est née, laissant paraître un animal aux allures quasi parfaites, mêlant douceur, gentillesse, intelligence et beauté, tout ceci au service d'une osmose incroyable avec l'être humain. Oui mais voilà, ce point de vue, motivé par l'émergence des delphinariums, est celui de l'homme et passe totalement sous silence la réelle nature du dauphin, son instinct sauvage. En vérité, ce mammifère cache en lui de sombres aspects, révélant un caractère bien éloigné de cette image édulcorée.
     
          Le tursiops, autrement appelé le grand dauphin, peuple les delphinariums du monde entier, amusant les enfants et divertissant les adultes, de son large sourire et de ses aériennes acrobaties. Hors, le tursiop est également, à l'état sauvage, le plus agressif de la trentaine d'espèces de dauphin référencée. En effet, il compte parmi les rares animaux de la planète à être capable de tuer pour tuer. Doté d'une grande agressivité, il s'attaque à diverses espèces, ou tout simplement à ses propres congénères. Les dauphins sont d'ailleurs recouverts d'entailles provoquées par les dents acérées des grands mâles du clan, généralement désignés comme auteurs de ces tueries. Un claquement de bec, signifiant la volonté d'en découdre, entame les hostilités, celles-ci s'organisant en un violent ballet, où les dauphins, allant de morsures en coup de rostre, empêchent bien souvent leur victime de remonter à la surface, la privant ainsi d'air. Animaux ayant un sens aiguë de l'organisation, il n'est pas rare de voir plusieurs tursiops s'attaquer à une même animal, réduisant ses chances de fuites et de survie. A vrai dire, la seule véritable chose qui est en mesure de permettre au malheureux d'échapper à l'attaque de ses bourreaux, est l'aide de ses congénères. En venant à son aide en nombre, ils dissuaderont les tursiops d'assouvir leur instinct meurtrier.
     
          En Bretagne, le tursiops attaque sans raison alimentaire le goéland ou le fou de Bassan, et le noie après l'avoir épuisé. Aux îles Galapagos, des dauphins tourmentent les otaries à fourrure et les lions de mer, ainsi que les iguanes marins.
     
          En 1996, Ben Wilson et son équipe ont trouvé, sur une plage du Moray Firth, en Ecosse, un cadavre de marsouin des ports, ou marsouin commun. L'animal portait des plaies profondes, parallèles, qui couraient sur les deux flancs et avaient causé une hémorragie fatale. Les lésions s'accompagnaient de traumatismes internes: côtes cassées, poumons perforés...Après avoir soupçonné divers prédateurs, les scientifiques ont dû admettre que les balafres avaient été infligées par un turiops; la distance entre les stries sanglantes était exactement celle qui sépare les dents du grand dauphin.
     
          Le dauphin apparaît ainsi sous des traits bien éloignés de ceux ancrés dans la conscience collective, rappelant aux hommes son naturel sauvage et parfois cruel.

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